Le lendemain, Myriam, de ses yeux légèrement entrouverts, peut voir lentement le visage amical de son ami, assit à côté d'elle. 

"Bonjour Mimi, dit-il doucement à elle.

-Bonjour, répond Myriam. C'est l'matin ?

-Ouais. Yé 6 heures et y fait beau déhors...

-6 heures ? C'est tellement d'bon heure.

-J'ai cru qu'une petite baignade nous fera du bien..."

Myriam peut maintenant apercevoir le maillot de bain ample que porte Simon. Vert forêt... La couleur fétiche de son ami...

"Alors, ça t'tente ?, dit-il.

-Mmm... ouais, pourquoi pas.", répond Myriam.

Mais tout de suite, elle change d'avis.

"Non, on ne peut pas, dit-elle.

-Pourquoi ?

-Parce que l'eau peut être polluée à l'endroit où on est. Mieux vaux ne pas se baigner."

Simon est découragé. Comment trouver le moyen de s'amuser un peu ? Puis, il en étais à ces réflexions lorsque Richard ouvre la porte.

"Alors, je vois qu'on se lève tôt ce matin, dit-il.

-Ben, j'ai cru qu'on pourrait se baigner, dit Simon.

-Pas tout de suite. Je vous le dirais lorsque le Nil sera moins pollué.

-Tiens, j'y penses : parlant du Nil, vers quel endroit allons-nous ?

-Un peu avant le coucher du Soleil, nous arriverons à Beni Hassan. Nous partirons tout de suite à la recherche de la première clé, il ne faut surtout pas perdre trop de temps. Myriam, j'ai quelque chose à te montrer.

-D'accord.", dit Myriam.

Myriam suit donc Richard vers sa chambre. Rendu là, il fouille dans son sac et tend à Myriam quelques rouleaux de papyrus.

"Voilà la carte de la grotte d'Artémis, le Spéos Artémidos, dit-il. Ensuite, tu as des codes pour trouver le chemin menant vers la clé.

-D'accord. Mais comment déchiffrer les codes.

-Je ne peux le savoir, Mimi. Les chercheurs ont compté sur l'aide de surdoués pour pouvoir inventer les codes. Cinq intellectuels pour cinq endroits secrets.

-Mais comment savez-vous les endroits ?

-J'étais le chef d'expédition pour la mission à Beni Hassan. Il y avait aussi quatre autres chefs d'expédition, afin de limiter les trahisons. Je sais juste cet endroit..."

Myriam ne veut plus embêter Richard pour la journée. Elle retourne donc dans sa chambre afin de tenter de déchiffrer le code. Elle retrouve donc Simon, habillé comme la veille.

"Qu'est-ce qui t'a montré ?, dit-il

-Des manuscrits, répond Myriam. J'vais essayer d'les déchiffrer.

-Faudrait d'abord que tu déjeunes...

-Pas toute d'suite. J'vais d'abord regarder."

Myriam ouvre donc le premier parchemin, qui est la carte du temple :



Et voilà le deuxième parchemin, qui est le code pour l'accès à la première clé :



Mais un autre parchemin tombe du deuxième parchemin :



"C'est tout à fait illisible, remarque Simon en voyant le deuxième parchemin.

-Mais c'est pour ça que Richard m'a confié cette mission, répond Myriam en souriant. Mais, tout d'abord, nous devons manger.

-Oui, allons-y."

Après le petit déjeuner, Myriam retourne dans sa cabine et ce concentre sur le premier parchemin, qui est plus facile à décoder. Elle remarque que le premier mot est composé d'un alphabet très ressemblant avec celui qu'elle connaît. Elle repère donc toutes les lettres qui coïncident avec son alphabet. Et elle essaie de décoder le message. À la fin de la journée, elle y parvient enfin. Voilà le message décodé : ''Toi qui lit ce parchemin, tu trouveras dans le sanctuaire la lueur du prochain parchemin.''

La lueur du prochain parchemin ?, se dit Myriam. Je suppose que je vais le savoir lorsque nous serons au sanctuaire. 

C'est à ce moment-là que Simon entre dans la cabine. Il est maintenant vêtu d'un long pantalon vert, d'un t-shirt blanc et d'une veste verte. Et il est équipé de deux sacs à dos en cuir, ainsi qu'une lampe de poche.

"Déjà ?, s'exclame Myriam. Mais j'viens d'traduire le premier parchemin.

-Et l'deuxième ?, dit Simon.

-J'ai pas encore réussi. Mais j'vais l'apporter avec moi.

-En tout cas, il faut partir."

Il lance un des sac en cuir à Myriam.

"Vlà l'tien, dit-il. Y'a ton équipement là-d'dans. Tu nous r'joindras dès que tu s'ras prête."

Dès que Simon quitte la pièce, Myriam regarde le contenu du sac : une trousse de secours, une lampe de poche, deux ensembles de vêtements, des aliments non-périssables, une gourde d'eau, un couteau suisse, une corde de 10 mètres, une couverture, un insecticide, des allumettes renfermés dans un sac imperméable et du papier d'aluminium.

Myriam a le choix entre deux ensembles : un aux vêtements courts et l'autre aux vêtements longs. Puisqu'il commence à faire nuit et que le risque de malaria est présent en Égypte, elle prend le deuxième choix : un pantalon bleu marin, avec un t-shit blanc et une veste, de même couleur que le pantalon.

Aussitôt qu'elle est bien équipée, Myriam sort de la cabine et rejoint immédiatement Richard et Simon. Richard sourit au moment où il revoit Myriam.

"Alors, tu as décodé le premier message ?, dit-il.

-Oui, dit Myriam. Cela a un rapport avec la lumière et le deuxième message. Il faudrait tout de suite aller au temple.

-Je suis d'accord avec Mimi, dit Simon. Allons-y."

Le bateau est maintenant ancré à proximité de la berge, mais pas assez pour éviter de se mouiller les pieds. Après avoir installé l'escalier, Richard descend le premier, suivi de Simon. Tant qu'à Myriam, celle-ci saute dans les bras de Simon, donc, elle n'aura pas les pieds trempés. 

Maintenant rendue sur les rivages, l'équipe peut voir l'entrée du temple, creusé dans le roc.

"Nous y voilà, dit Richard. Le Spéos Artémidos. Avant d'entrer dans ce temple, il va falloir s'asperger d'insecticide afin d'éviter un festin aux moustiques. Ensuite, nous pourrons y entrer."

Dès que cela est fait, ils entrent dans le temple et ils allument leurs lampes de poche. Ils peuvent apercevoir les deux rangées de quatre piliers, soutenant la première salle. Après avoir traversée une porte et un corridor, ils arrivent finalement au sanctuaire.

''Toi qui lit ce parchemin, tu trouveras dans le sanctuaire la lueur du prochain parchemin.'', se rappelle Myriam. La seule lueur qu'elle voit, c'est une toute petite fente dans le plafond, laissant passer une faible lumière.

Elle se rappelle alors d'une expérience qu'elle ait faite lorsqu'elle était petite. Elle avait écrit un message avec du jus de citron et cela se voyait bien à la lumière. Elle se demande si le deuxième message peut être lu à la lumière.

Mais comme la lumière est trop faible, Myriam prend sa lampe de poche et tente de déchiffrer le message. Maintenant, il est plus lisible :



C'est alors qu'elle comprend tout de suite le message : dans le corridor, elle a aperçu que le plafond était décoré de vautours. Elle rejoint alors Richard, qui passait son temps à étudier le sanctuaire.

"Richard, je crois savoir comment accéder à la première clé, dit Myriam.

-Comment ?, dit le vieil homme.

-Il faut utiliser la lumière du jour. On doit la diriger vers le plafond du corridor. Il nous faudrait juste un miroir.

-J'en ai un, justement. Je me dit toujours que la réflexion de la lumière est très utilisée.

-Merci."

Après avoir pris le miroir, Myriam rejoint Simon, qui était en train de réfléchir.

"Sim, peux-tu m'aider s'il te plaît ?, dit Myriam.

-Oui, j'veux bien, dit Simon. Mais pourquoi ?

-Fais réfléchir la lumière sur ce miroir. Y faut la diriger vers le plafond du corridor. J'vais te guider.

-D'accord."

Myriam se rend donc au corridor et, avec sa lampe de poche, cherche un objet brillant et unique qui pourrait peut-être être un capteur de lumière. Dès qu'elle le trouve, elle guide Simon jusqu'à ce capteur.

Au moment où le rayon de lumière touche le capteur, le groupe entend un vrombissement lourd provenant du sanctuaire. Aussitôt que ce bruit s'évanouit, Myriam rejoint Richard et Simon, qui sont déjà rendus à la source du son : un escalier menant à un étage inférieur, ce qui n'a jamais été le cas tout à l'heure.

"Il va faire bientôt nuit, dit Simon. On devrait continuer demain.

-Non, il ne faut pas, dit Richard. Il faut avoir cette clé au plus vite. Mais il faut faire attention aux pièges."

Cet escalier mène à un corridor dont les torches éclairant le couloir sont éteintes. Dès que le groupe arrive au corridor, les torches s'allument instantanément. Richard se penche pour ramasser une pierre et la lance devant lui. Tout à coup, la pierre s'éclate par une lance. Cette lance se fixe maintenant dans le mur. Myriam reste figée par cette action.

"Il faut traverser ça ?, dit-elle, apeurée.

-Si je me m'en rappelle bien, il y a une désactivation au bout du corridor, dit Richard.

-Comptez pas sur moi pour le faire.

-Ce n'est pas toi qui le feras, Myriam, ce sera Simon.

-Quoi ?, dit Simon, anxieux. Vous voulez que je me transforme en brochette une fois là-bas ?

-J'ai remarqué ton étonnante vitesse lorsqu'on était à Saqqarah."

Sur ce, Richard se met à rire doucement. Mais Simon est vexé.

"J'aurais pu mourir à cause d'un collègue incompétent, dit-il.

-Mais non, Simon, rassure-toi, dit Richard. Ce serpent dormait profondément. Il attendait la venue de la nuit pour trouver une proie idéale.

-Cela aurait pu être moi...

-En tout cas, tu m'as montré une force exceptionnelle dans tes jambes. Si tu courres de la même façon dont tu as couru pour fuir ce reptile, je suis certain que tu réussiras à désactiver les pièges."

Simon se concentre et s'étire tous les muscles du corps. Dès qu'il se sent prêt, il regarde Myriam et Richard.

"Pour t'aider, il faudrait que tu te rappelles du moment où tu as vu ce serpent, dit Myriam. Cela pourrait t'aider."

Simon se concentre maintenant en regardant le bout du corridor, où il y a une faible lueur. Dès qu'il se met à courir, il met toute son énergie sur ses jambes. Derrière lui, les pièges se déclenchent : lances, dards empoisonnés, trappes. Pourtant, ces pièges ne rattrapent pas Simon, qui courre tel un guépard. La fatigue le prend peu à peu, mais il n'abandonne pas. 

Il se rapproche de plus en plus de la sortie du tunnel lorsque soudain, il aperçoit une grande fosse, d'au moins trois mètres de largeur. Même s'il est fatigué, Simon rassemble toutes ses forces et saute par dessus le trou. Il croit ne pas pouvoir y arriver. Heureusement, il arrive à s'agripper au bord et il parvient à se hisser vers le haut.

Bon, la sortie est juste en face de moi, se dit Simon. Mais j'vais attendre Mimi et Richard. En attendant, j'crois bien que j'mérite un peu d'eau.

Et Simon sort la gourde de son sac et prend une bonne gorgée d'eau avant de reprendre son souffle.

Quelques minutes s'écoulent avant que Simon entend une voix familière.

"Sim ?"